Thelma et Louise..

Publié le par Hélène

.. l'histoire de deux amies de longue date qui prennent congé de leur routine quotidienne pour une longue virée en voiture. Le hic arrive dès le début : alors qu'elles s'arrêtent dans une boîte de bouseux où Thelma, décidément trop saoûle, ne sait se défendre face à un dragueur trop insistant, Louise intervient et cède aux provocations vulgaires du gars : elle le flingue. Dès lors, le spectateur est submergé par un film à la fois road-movie, western, policier, dramatique, comique, romantique, social. Et voui rien que ça !
Ce mélange se crée automatiquement grâce aux sautes d'humeur des personnages : l'une craque, on part dans le pathos, l'autre s'amuse, et hop, les codes s'inversent, et re-belote par-ci par-là.
Le film est par ailleurs une parfaite allégorie de vie, avec un rythme particulier et des stades transitoires, caractérisés par des haltes à l'hôtel, des rencontres, des luminosités, jusqu'à des métamorphoses physiques chez Thelma et Louise.

A noter que ce chef-d'oeuvre a servi de pivot dans l'histoire du cinéma contemporain puisqu'il est le premier à hisser des personnages féminins d'une banalité déconcertante (une pauvre serveuse d'un côté, une femme au foyer qui s'ennuie de l'autre) à un stade de véritables héroïnes. La critique de l'époque (1991) a mal reçu le film en la qualifiant d'oeuvre féministe, et rien d'autre. Ridley Scott démontre ici avec brio que l'on peut donner de l'intérêt à n'importe quel type de personnage, à partir de moment où on sait les accompagner d'un traitement d'image tactique. (Un bon film, disait John Ford, c'est filmer des personnages ordinaires dans une situation extraordinaire.)



Les médias sont complètement passés à côté des traitements visuels, sonores et thématiques. Allez savoir pourquoi.. pourtant, y'a plusieurs plans sur le désert, ca aurait dû faire tilt dans leur obsession pour la "Guerre de Le golfe" ;O)

Publié dans Arts

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